Les œuvres street art du Wall Street Art Grand Paris sud sont à l’honneur dans le dernier-né de la collection Opus Délits, des éditions Critères. Le livre présente une quarantaine d’œuvres assorties des témoignages des artistes dans son format tout terrain.
« Le Wall street art est un succès parce qu’il réussit à créer un musée à ciel ouvert […] Il tisse des liens entre les villes du territoire, favorisant les circulations entre quartiers et entre communes parfois limitrophes » commente le journaliste culturel Patrick Le Fur au début de l’ouvrage. La série Opus Délits dédiée aux street artistes fait un focus sur le festival Wall Street Art Grand Paris sud, dans son numéro 89. Des fresques gigantesques de Pantonio, Cranio (Évry) ou Seth (Grigny), aux éléments miniatures de Clet sur les panneaux de signalisation de Villabé et Évry, le livre fait le panorama d’une quarantaine de fresques réparties sur le territoire de Grand Paris sud, en Essonne et en Seine-et-Marne.
Une cinquantaine d’œuvres monumentales
Le festival, né en 2015, a impulsé la création d’une cinquantaine d’œuvres monumentales sur murs, ainsi qu’une dizaine sur des éléments urbains, comme les yeux colorés réalisés par Le Cyclop. Peints sur des potelets métalliques de Villabé et Évry-Courcouronnes, ceux-ci forment un ensemble qui évoque « une boîte de crayons de couleur avec ses nuances bien rangées. Un arc-en-ciel revisité, symbole du vivre ensemble ou chacun est différent, mais forme un tout », témoigne l’artiste.
Côté style, l’Opus Délits n°89 permet d’avoir un panorama sur les différents univers des street artistes, du « post-néo-cubisme » de Belin avec Laurita (Évry), à l’imaginaire champêtre de Jace avec Green in Grigny (Grigny), aux portraits noirs blancs et rouges de Jef Aérosol avec City Kids (Évry-Courcouronnes) , en passant par les « lignes dynamiques » de Shaka (Lisses) et les calligraphies de Monkeybird et Said Dokins avec Looking in the stars ou Les registres psychiques (Évry).
Une exposition à ciel ouvert
Gautier Jourdain, le directeur artistique du Wall street art préfère le terme d’« exposition à ciel ouvert » à celle de « musée » car ce dernier « induit une notion de conservation qui n’est pas appropriée à ces œuvres éphémères ». Pour preuve, la plus grande œuvre de Speedy Graphito peinte en 2015 sur les Arènes de l’Agora à Évry (deux cents mètres de long et vingt-six mètres de haut sur plus de 5000 m² ) a disparu, tout comme son bâtiment support.
Wall Street Art Grand Paris sud, collection Opus Délits, éditions Critères – 104 pages, 13,50€