Depuis juillet, trois ânes ont intégré la forêt régionale de Saint-Vrain, dans le cadre d’une action d’écopâturage menée par l’Agence des espaces verts d’Île-de-France, aux pieds des lignes haute tension. Un contrat de 12 ans a été conclu avec RTE.
Des figures charismatiques ont intégré le paysage de la forêt régionale de Saint-Vrain depuis près d’un mois. Chocolatine, Désirée et Calin sont trois ânes chargés d’une mission : remplacer les engins mécanisés qui dégagent habituellement les abords des lignes haute tension. Broussailles, chardons, herbe haute… Les ânes font ventre de tout et à Saint-Vrain, ils ont du pain sur la planche.
Cette forêt régionale est gérée par l’Agence des espaces verts d’Île-de-France (AEV). Sur une partie des 15 000 hectares qu’elle gère au niveau régional, l’AEV utilise depuis de très nombreuses années l’écopâturage. « Nous choisissons des espèces rustiques, comme les vaches Highland, et travaillons aussi avec des chevaux et des moutons », explique Claire Ciangura, chargée de communication. À Saint-Vrain, collaborer avec des ânes est une première pour l’agence.
Une gestion respectueuse des sols
La forêt, qui s’étend jusqu’à Marolles-en-Hurepoix, est traversée par les lignes haute tension. Traditionnellement, le Réseau du transport de l’électricité (RTE) laisse pousser plusieurs années, jusqu’à ce que la végétation et les arbres arrivent à mi-hauteur des poteaux. Là, il fait intervenir des engins de broyage et de débardage pour dégager les installations, causant inévitablement une destruction de la biodiversité en place, ainsi qu’un tassement conséquent du sol du fait du poids des machines. Claire Ciangura évoque aussi « l’impact visuel » souvent choquant pour les riverains et promeneurs.
Un agriculteur de Limours a remporté l’appel à candidature pour collaborer à cet écopâturage pendant 12 ans. Chocolatine, Désirée et Câlin ont ainsi intégré 7 hectares au cœur de la forêt. « Ce sont des animaux qui nettoient super bien », commente Stéphane Nicolas, technicien AEV en charge de notamment de la forêt régionale de Saint-Vrain. Sur le terrain, c’est lui qui veille sur les espaces naturels, assure le lien avec le propriétaire des ânes et fait le lien avec les équipes du Réseau du transport de l’électricité. « RTE a clôturé ; les barbelés ont été posés assez haut pour laisser passer le gibier. L’agriculteur s’occupe de l’entretien et de la surveillance de ses ânes, explique-t-il. Il vient tous les jours. »
Des ententes locales
Ce projet donne lieu à des collaborations locales, avec les mairies de Saint-Vrain et Marolles, mais aussi avec les chasseurs : « les ânes seront enlevés pendant la période de chasse » complète Stéphane Nicolas. Avec la quantité d’herbe, d’arbustes et de broussailles présentes sur le site, les trois ânes devraient rester au-delà de l’été. « S’il n’y a pas un automne trop froid, ils resteront plus longtemps, raconte le technicien AEV. L’agriculteur est en train de fabriquer une cabane en bois qui pourra être déplacée. »
Plus tard, trois ânes supplémentaires devraient rejoindre Chocolatine, Désirée et Câlin dans cet écrin de verdure. En attendant, le trio a pour compagnie les promeneurs, venus de Lardy, Saint-Vrain ou Marolles-en-Hurepoix, et se pressent de rejoindre les barrières pour en profiter.
AEV : 15 000 hectares d’espaces naturels
L’Agence régionale des espaces verts existe depuis 40 ans. Elle a pour devoir d’aménager et de protéger 15 000 hectares d’espaces naturels (10 000 ha de forêts, 2 300 ha de terres agricoles, 1 700 hectares d’espaces naturels et paysagers) menacés par l’urbanisation, principalement dans la « ceinture verte » autour de Paris. En Essonne, elle gère 13 espaces naturels.
Remarque : il est interdit de pénétrer dans l’enclos ou de laisser son chien y rentrer. La distribution de pain sec est tolérée en petite quantité, mais il ne faut surtout pas donner de pain mou aux animaux.