Le jardin de Launay, à la faculté d’Orsay, est classé depuis 2001 comme « Jardin botanique de France et des pays francophones ». Il comprend près de 3 000 espèces d’arbres et d’arbustes, dont certains spécimens très anciens ou protégés.
Texte et photos par Ambre Racaud
Le label Jardin botanique de France et des pays francophones oblige un travail de recherche scientifique et de préservation des espèces. Ainsi, depuis 2008, le jardin possède un arboretum. Son rôle est avant tout de conserver des espèces qui sont considérées comme vulnérables et qui figurent sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). D’autres espèces, menacées ou non, valent que l’on s’y intéresse.
Le doyen de la faculté
Depuis 250 ans, ce chêne pédonculé domine l’entrée principale de la faculté avec ses trente mètres de haut. Il est d’ailleurs sous l’attention constante de l’équipe d’entretien du jardin. En effet, il présente un défaut de développement dû aux infrastructures qui ont fragilisé les sols. Son particularisme ? En grandissant, les écorces de deux branches se joignent sans pour autant se souder. Ainsi, lorsqu’il y a des vents violents, les deux branches peuvent se scinder et faire des dégâts considérables autour d’elles.
Afin d’assurer la pérennité du chêne et la sécurité des passants, un système de haubanage est mis en place. Grâce à des câbles de traction, les branches sont accrochées entre elles, ce qui prévient d’une casse en cas de fort vent. Cette installation permettra peut-être à ce beau spécimen d’atteindre les 1 000 ans.
Des arbres californiens près de l’Yvette
Avec sa taille et son écorce reconnaissable, les séquoias à feuilles d’If, ou Sequoia sempervirens, sont impossibles à rater, près du bâtiment 490. Dans son milieu naturel, ils peuvent atteindre jusqu’à 115 mètres, ce qui lui permet de détenir le record de l’arbre le plus grand du monde. Leur surnom d’arbre du boxeur vient de leur écorce spécifique.
Très spongieuse, cette dernière leur permet de se protéger des feux de forêts californiens, son habitat d’origine. Également pour se protéger des incendies, c’est le seul conifère qui produit des lignotubers, un renflement sur les racines, riche en amidon. Classé en voie de disparition dans la liste rouge de l’UICN, cet arbre a longtemps été surexploité pour son bois solide et imputrescible.
Un arbuste original
Toutes les espèces présentes sur le domaine de la faculté ne sont pas en danger d’extinction, mais certaines essences sont plutôt remarquables. Ainsi, il est possible d’observer des érables à sucre, des savonniers, ou encore des cornouillers à fleurs d’Amérique.
Mais certaines espèces, comme l’arbre à perruque (Cotinus coggygria), originaire d’Asie, sont particulièrement étonnantes. En effet, au printemps, les tiges de ce dernier s’allongent et se parent de poils. La plupart du temps ces poils sont blancs, mais celui que l’on peut observer à Orsay est un arbre à perruque de type purpureus, c’est-à-dire que ses poils sont roses. En automne, les feuilles prennent une couleur rouge orangé.
Des orchidées sauvages à observer
En plus des espèces d’arbres, le jardin abrite une grande quantité de fleurs, dans des serres comme à l’état sauvage. En France, il existe 160 espèces d’orchidées sauvages, et il est possible d’observer dans le jardin de Launay l’Ophrys apifera. De loin, cette petite fleur semble être l’hôte d’une abeille, et c’est une fois que l’on est rapproché que l’on comprend que c’est son motif qui crée cette illusion.
Afin de protéger ces espèces, différentes techniques de préservation sont utilisées, comme le fauchage raisonné et tardif ou alors l’utilisation de tuteurs près des plants pour empêcher le passage des tondeuses. Par ailleurs, leur cueillette est interdite et leur reproduction dans un autre milieu serait vouée à l’échec.
Le Jardin botanique Launay de la faculté d’Orsay est libre d’accès toute l’année ; 15 rue Georges-Clémenceau.
Crédits photos : AR M’Essonne