Pour son premier roman, Quelques-uns, l’auteure essonnienne Marie Leduc-Lusteau plonge ses lecteurs dans une galerie de personnages anonymes. Le lieu ? Un cimetière où se trouve aussi une habituée qui s’entraîne à perdre un proche…
« Ce ne sont pas mes patients qui m’inspirent. Ils me racontent leurs histoires, mais c’est trop réel pour aller vers l’imaginaire. » La psychologue et thérapeute familiale Marie-Leduc Lusteau a récemment sorti son premier roman, Quelques uns. Et si, pour ce premier roman, Marie-Leduc Lusteau n’a pas puisé pas dans les vies de ses patients, l’idée de départ a tout de même émergé d’un fait réel : « j’ai assisté à un enterrement où il y avait un ex-mari officiel, un compagnon et un amant. C’est un lieu où tout le monde se croise ! »
Elle était venue à un enterrement, puis deux, puis en avait fait un rituel. Voir la peine des autres la réconfortait parfois, elle n’était donc pas la seule. »
Des portraits universels
L’auteure essonnienne dépeint dans Quelques-uns des personnages qui gravitent autour d’un cercueil, lors d’une inhumation : une mère bouffie par l’alcool, un ami qui sort de l’ombre, une sœur qui aimerait être mère, une amante… Puis il y a celle que le croque-mort salue. Celle qui vient régulièrement assister à des enterrements d’inconnus : « elle était venue à un enterrement, puis deux, puis en avait fait un rituel. Voir la peine des autres la réconfortait parfois, elle n’était donc pas la seule. » Avec une écriture sur le vif, Marie-Leduc Lusteau dresse une galerie de portraits d’anonymes que chacun pourrait s’approprier dans ses propres connaissances.
Des vies imaginées dans les transports
Tous les jours, pour rejoindre son cabinet parisien, la psychologue qui est née à Longjumeau et a passé son enfance à Breuillet, dispose d’une trentaine de minutes pour exercer son imagination : « L’inspiration me vient dans les transports en commun, explique l’auteure. Je devine un bout de phrase, des regards… Je me laisse ensuite à imaginer leurs vies. Dès que j’arrive, je note sur mon ordinateur ou mon téléphone. »
L’auteure confie avoir « une idée éventuelle » pour un prochain roman. « J’ai plein d’histoires que je n’ai pas rassemblées, mais elles sont écrites ». Marie Leduc-Lusteau n’est décidément pas en manque d’imagination des autres.
Quelques-uns, Marie Leduc-Lusteau, éditions Jet d’encre 82 pages, 14 €