L’auteur étampois Laurent Malot dénonce les violences faites aux enfants et l’inceste, à travers son dernier roman Que dieu lui pardonne, paru aux Éditions XO. Malgré l’horreur qui plane sur les vies de Maya, l’héroïne du roman, et de ses jeunes voisins de palier, Laurent Malot livre un récit rempli d’humanité, d’amour et d’espoir. Entretien.
« C’est comme ça, la violence, on se sent coupable alors qu’on est victime. Coupable de la subir, coupable de l’exposer, comme une malformation. On est cassé de l’intérieur. On fait pitié ou on effraye. La peur et la honte sont deux tentacules qui vous maintiennent au fond de l’eau. »
Maya, dix-sept ans, fuit le domicile parental et les années de violence et de viols pour Fécamp, où elle tente de se construire une nouvelle vie. Son quotidien de lycéenne presque lambda, vouée à devenir architecte, bascule lorsque qu’elle sauve ses jeunes voisins d’un beau-père alcoolique et violent. En aidant Lou, Morgan, Léna et Lucien, la jeune fille mise sur l’amour pour faire jaillir, enfin, la lumière.
« On pleure, on rit, on crie ensemble, on s’aime comme jamais. Le reste n’a pas d’importance. »
Entretien avec Laurent Malot
M’Essonne : Laurent Malot, pourquoi avoir choisi cette thématique dans Que dieu lui pardonne ?
Laurent Malot : « La plupart du temps, j’ai besoin d’être en colère pour écrire. J’aime pouvoir parler de sujets de société, jeter un pavé dans la mare. On n’a pas forcément les réponses mais on pose les questions. J’estime que cela fait partie de mon travail. J’ai vu des chiffres sur la maltraitance et les viols sur les enfants : on en compte un par classe. J’ai halluciné en voyant ces chiffres. Mais je ne peux rien faire de ces chiffres à part mettre de l’humain derrière.
ME : Certains personnages bienveillants du roman existent réellement. Qu’en est-il pour Maya ?