Si la forêt de Sénart est un endroit plébiscité par les sportifs ou les amoureux de la nature, le parc de la faisanderie à Étiolles renferme, quant à lui, des trésors artistiques.
On peut en apercevoir quelques-unes à travers la grille d’accès à la faisanderie. Gigantesques, posées à même le gazon, des sculptures ornent le parc de ce pavillon de chasse du XVIIIe siècle. En tout, dix-neuf sculptures sont présentes aux abords de la faisanderie et dans la forêt, installées entre 1971 et 1978.
Ce symposium a été impulsé à l’époque par le ministère de l’Agriculture, sous l’ère présidentielle de Georges Pompidou, propice à l’art contemporain.
Des artistes internationaux ont créé sur place, ces sculptures monumentales, sans aucune contrainte quant au choix des matériaux. Il en ressort une diversité des œuvres, tant par leur esthétisme que par leur matière. La majorité n’a pas de nom, laissant place à l’imagination de celui qui les contemple.
De multiples matières
Le sculpteur hongrois Patkai, ancien cheminot, avait inventé une technique pour concevoir ses œuvres en ciment. Il moulait la matière dans des blocs de polystyrène sculptés. Son œuvre, visible dès l’entrée du parc, évoque un jaillissement venu de la terre. Plus loin, Dietrich Mohr a utilisé l’acier corten, inoxydable, pour « À l’écoute du vent », un assemblage de structures de type industriel.
Le ciment et le métal sont des matériaux que l’on retrouve dans d’autres œuvres du symposium. C’est le cas notamment chez Nissim Merkado qui livre une perspective du mouvement en trois tranches de ciment, ou chez Pierre Tual qui utilise des feuilles de métal pliées.
Le japonais Minoru Kano va quant à lui associer l’acier poli à la fibre de verre, pour sa gigantesque sphère. La Chilienne Marta Colvin, seule femme ayant participé au symposium de sculpture, a utilisé du bois, pour son œuvre influencée par la cordillère des Andes où tout est imbriqué. Le bois est aussi le matériau utilisé par Fumio Otani, inspiré par la calligraphie.
Des visites guidées
L’ONF, propriétaire du site, a conservé les sculptures de la faisanderie, mais se consacre en priorité à sa destination première : la gestion de la forêt, la pédagogie et la sensibilisation à la nature. Ainsi, les œuvres du parc aux sculptures subissent l’épreuve du temps et certaines sont déjà bien détériorées, comme le papillon de Subira Puig ou l’œuvre de Victor Petit tendant à disparaître dans la végétation (photo de Une).
Si le symposium n’est pas en accès libre, il peut néanmoins se découvrir grâce aux visites concoctées par l’office de tourisme Grand Paris Sud situé à Corbeil-Essonnes. Un film documentaire est également proposé à l’issue de la visite, avec des images d’époque et le témoignage de Pierre Tual.
En pratique :
Visites commentées ou visites à la torche à la tombée de la nuit (adultes, 4€ ; jeunes, 2€ ; gratuit pour les moins de 7 ans).
Renseignements et inscriptions au 07.64.67.91.11 ou visite.gps@gmail.com ou dans l’agenda M’Essonne
