Sur les traces des croyants éthiopiens

Terre sur laquelle se côtoient de multiples religions - ou non-croyance -, l’Éthiopie est le pays des spiritualités. Le centre culturel du Val Fleury, à Gif-sur-Yvette, consacre son mois de septembre au photo-reportage de Jean-Christophe Huet, à travers l’exposition « Spiritualités d’Éthiopie ». De la fête des rameaux à Aksoum, au pèlerinage au mausolée de Cheikh Hussein, en passant par la communauté rastafari et le village utopique d’Awra Amba, les croyances éthiopiennes s’affichent sur les murs du château du Val Fleury, à Gif-sur-Yvette, jusqu’au 27 septembre. Le reporter photographe Jean-Christophe Huet, spécialiste de l’Afrique, y met en lumière la diversité des croyances du pays à travers quatre-vingts photographies. Des églises rupestres L’Éthiopie est un pays historiquement chrétien depuis le 4e siècle et la conversion du roi Ezana. Si la capitale actuelle du pays, Addis Abeba, dispose d’une cathédrale moderne, d’autres sites témoignent du lien fort et ancestral tissé entre les Éthiopiens et la chrétienté. Jean-Christophe Huet a suivi ces chrétiens d’Afrique sur des lieux de culte qui ont traversé les âges : la cérémonie des Rameaux à Aksoum, l’ancienne capitale du pays, le recueillement des prêtes ermites des hauts plateaux de Debre Damo, les églises rupestres ou taillées dans la roche à Lalibela surnommée la Jérusalem africaine. Un visage éclairé par une bougie, une porte d’église entrouverte… Le photographe livre des images où la lumière joue un rôle central. Un pèlerinage à la Mecque africaine La matière entre également en scène avec les clichés des musulmans du pays. Ceux-ci parcourent des kilomètres à pied pour se rendre sur la tombe de Cheikh Hussein, faute de pouvoir s’offrir un voyage à la Mecque. Le plus grand pèlerinage vers le mausolée dédié à ce prêcheur venu de Somalie au XIIe siècle, a lieu pour la fête de l’Aïd-el-Kebir. Les fidèles se plongent dans un état de transe par le jeûne, la fatigue de la marche et la mastication de feuilles de khat. Ils chantent, dansent, se couvrent de la poussière du sol et se frottent aux murs chaulés du monument. La matière incarne la ferveur des croyants et rend presque palpable la présence divine. Shashemene, village rasta Plus une façon de vivre qu’une réelle religion, le rastafarisme est l’une des autres spiritualités d’Éthiopie. Jean-Christophe Huet a poussé la porte des habitants de Shashemene, petite ville située à soixante kilomètres de la capitale du pays. Le dernier empereur, Hailé Selassié, qui régna de 1930 à 1974, avait donné des terres aux rastas jamaïcains et caribéens, pour leur retour au pays. Sur cette terre promise de la diaspora africaine, les 300 habitants vouent un culte à leur bienfaiteur. Des écoliers, les orphelins séropositifs dont s’occupe une ONG, un couple de Français, et même l’ancien cuisinier de Bob Marley sont photographiés dans leur quotidien où le jaune, le vert et le rouge – couleurs emblématiques du mouvement rasta – règnent. Voyage en utopie À Awra Amba, les villageois ne portent de culte pour personne, si ce n’est l’être humain. Le village utopique fondé en 1972 par Zumra Nuru n’a ni église ni mosquée, l’égalité entre les sexes est de rigueur et l’école pour tous. Le travail de tissage - activité principale de la communauté -, les tâches ménagères et la garde des enfants sont partagés selon les souhaits de chacun, entre les hommes ou les femmes. Des photographies où la sérénité et la lumière sont de mise. Affiche expo Ethiopie Val fleury Ouverture : Jusqu'au 27 septembre. Du mardi au samedi, de 14 h à 18 heures ; dimanche de 14h à 18h30Visites commentées les samedis et dimanches de 14 h à 18 heures. Entrée libre. Jean-Christophe Huet mènera une visite guidée de l'exposition dimanche 20 septembre à 15 heures (sur inscription). Voir dans l'agenda.

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