En 2016, le photographe essonnien Lionel Antoni a eu carte blanche pour immortaliser Vert-le-Grand. Ses clichés noir et blanc sont aujourd’hui consignés dans un livre À trente-huit kilomètres – Vert-le-Grand, si loin si proche ; un témoignage de la vie d’un village français.
« Ils ont été heureusement étonnés de se voir comme ça » se souvient Françoise Roques. La directrice de médiathèque de Vert-le-Grand est fière d’avoir « bousculé un peu » les ressortissants de sa commune. L’objet du crime ? Une série de photographies en noir et blanc réalisée par Lionel Antoni. D’abord exposée en plein air, au centre du village, elle a finalement donné naissance à un ouvrage auquel une vingtaine d’écrivains ont également participé.
La beauté des gestes
Couchées sur les 76 pages du livre À trente-huit kilomètres – Vert-le-Grand, si loin si proche, les photographies de Lionel Antoni font la part belle aux éleveurs, aux enfants aux commerçants de la commune et à toutes « ses activités séculaires [qui] ne plient pas si facilement devant l’impérieuse modernité » comme l’écrit Françoise Ascal, l’une des auteurs ayant participé à l’ouvrage. Loin d’être des clichés « carte postale », les photographies dépeignent la vie quotidienne dans cette commune rurale de l’Essonne, pourtant située à quelques kilomètres de l’agitation urbaine d’Évry et à seulement trente-huit de Paris. Une récolte sous une serre, une soirée ordinaire au Grandvertois le café du village, le soin aux chevaux… C’est la vie « comme dans tous les villages de France » que décrit Lionel Antoni. Puis il y a aussi toutes ses vues de la commune, que seul l’œil aguerri du photographe peut voir et magnifier. « C’est où ça ? » lui demande un jour un Vertgrantois en visionnant un des clichés. « J’ai pu surprendre les habitants, moi, alors je me suis dit que j’étais sur la bonne piste », se souvient Lionel Antoni.
S’approprier les lieux
Pourtant, lorsqu’en 2016, le photographe de Corbeil-Essonnes – plus habitué au travail en milieu urbain – a eu carte blanche pour photographier la commune, il s’est senti un peu perplexe en arrivant au village. « Lors de ma première journée d’errance, je me suis vite rendu compte que je n’avais jamais vraiment mis les pieds à Vert-le-Grand, raconte-t-il. […] La démarche est la même qu’en milieu urbain mais le cadre est différent. Il m’a fallu le temps pour m’approprier les lieux. »
Puis, la rencontre avec Luce Coutté, le doyen du village, et les commerçants fut un déclic pour le photographe. Vert-le-Grand est périurbain, agricole, dortoir mais bien vivant.
Pratique : À trente-huit kilomètres – Vert-le-Grand, si loin si proche, éditions Photopaper. Livre photographique en noir et blanc, 76 page. Disponible à la vente à la mairie de Vert-le-Grand et sur www.photopaper.fr (25 euros).
Exposition photo « Vert-le-Grand singulier » à la médiathèque jusqu’au 23 septembre. Entrée libre.