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Arts et culture

Philippe Malique ou l’art de la récup’ et de l’anticonformisme

Exposition

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Au Café Curieux à Morsang-sur-Orge (Essonne) se tient l’exposition détonante Punk altitude. Jusqu’au 2 décembre, l’artiste anticonformiste Philippe Malique présente plusieurs séries de collages à base de récup’. Elles interrogent l’humain, son histoire et son futur.

Avec ses cheveux blancs bien brossés et ses lunettes ovales, Philippe Malique n’a pas vraiment l’air d’un artiste punk. « Je n’ai pas le look. Je ne l’ai plus, mais j’ai eu les cheveux longs très longtemps », admet-il. Le mouvement musical, culturel et politique né dans les années 1970 ne doit pas être abordé esthétiquement. C’est une attitude, ou plutôt une “altitude” selon le plasticien originaire de Grigny : « L’esprit que j’ai envie de rendre est punk, la démarche en elle-même est punk. »

Un poème de Philippe Malique jouxte une mosaïque d’un résident de l’Accompagnement Lieux de Vie Entraide (ALVE). Photo EH-M’Essonne

Une trentaine de ses collages sont exposés au Café Curieux à Morsang-sur-Orge jusqu’au 2 décembre. L’exposition Punk altitude réunit quatre séries sur : la musique, les fées, le végétal et quelques hors-séries. Elles sont intercalées par des poèmes de l’artiste et des mosaïques réalisés par des résidents de l’Accompagnement Lieux de Vie Entraide (ALVE) de Corbeil-Essonnes. 

« L’art est accessible à tous »

Philippe Malique n’a aucune formation en arts plastiques. Né en 1966 dans les Hauts-de-Seine, il grandit à Grigny, à La Grande Borne. À la suite d’un voyage en Afrique, il devient percussionniste à l’âge de 20 ans et monte sa troupe de musique de rue brésilienne. « Je suis autodidacte de A à Z », révèle-t-il, y compris lorsqu’il s’est mis au collage il y a neuf ans, sans avoir l’ambition d’exposer un jour. « C’est mon petit neveu qui m’a poussé à faire des expositions. Depuis, je n’ai pas arrêté. » Ses œuvres regorgent de détails, de références mythologiques ou culturelles d’autres pays et d’autres époques. L’une d’elles, « La grande bouffe », rappelle ainsi la scène finale du film éponyme de Marco Ferreri.

L’une de ses premières œuvres, Le Cri, est inspirée du tableau d’Edvard Munch. Photo EH-M’Essonne

L’artiste est aussi bénévole dans des associations de récupération alimentaire, une activité qui nourrit sa manière de penser la création artistique. « Tout est à base de récup’ », car « on peut faire de l’art avec ce dont regorgent les poubelles. » La richesse et la complexité de ses compositions picturales, qui sont un mélange foisonnant d’images, n’empêchent pas une certaine légèreté : « J’aime bien qu’on puisse s’amuser dans mes collages. » Philippe Malique défend en effet un art accessible à tous en faisant « des œuvres universelles », où toutes les interprétations sont possibles.

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Une œuvre éminemment politique

Des thématiques engagées jalonnent l’exposition, comme les maladies psychiques (« Bipolaire ») ou l’écologie avec les collages issus de la série « La fureur végétale ». « On peut pervertir la nature, la planète s’en remettra », concède-t-il. Même s’il reconnaît que l’art ne change pas le monde, il considère « qu’une image peut marteler un message ». « Dans la punk attitude, il y a de la défiance, de l’anticonformisme », ce qu’il explore à travers ses œuvres sans vouloir se cantonner à un style. Comment se définit-il alors ? « Je me sens mi-punk, mi-hippie », autrement dit un « hippie désillusionné ». Ce qui compte, c’est de « manier avec humour des préoccupations sérieuses ».

Une partie de la série « La fureur végétale », parmi les 17 collages exposés. Photo EH-M’Essonne

La symbolique tient enfin une place très importante. « Presque à chaque fois, je vais chercher la lecture symbolique » d’une image collée. Plusieurs collages de l’exposition représentent des labyrinthes dans lesquels l’humain se bat avec ses démons (« Le labyrinthe infernal »).  C’est en ceci que cette exposition demeure punk, donnant à réfléchir sur notre espèce. « Pour moi, c’est de la poésie visuelle », constate-t-il. « On n’est pas forcément fortuné, mais on regarde ce qui est autour de nous et on s’en sert pour transcender quelque chose et donner un peu plus d’espoir que ce que le monde nous présente. »

En pratique :
Punk altitude au Café Curieux à Morsang-sur-Orge
; jusqu’au 2 décembre 2023, du lundi au samedi de 13h30 à 17h30 ; entrée libre.

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