L’église de la Synaxe-de-la-Mère-de-Dieu s’est installée à Limours-en-Hurepoix en 2003. Totalement construite en bois à l’instar des édifices religieux orthodoxes du nord de la Roumanie, elle resplendit par ses fresques dorées et les nombreuses icônes qui peuplent son intérieur.
Il est difficile de se croire en Essonne à l’approche de l’église de la Synaxe-de-la-Mère-de-Dieu. Les quelques flocons de ce début du mois de janvier transportent le visiteur au nord de la Roumanie, dans le département montagneux de Maramures. Là-bas, les temples chrétiens sont entièrement faits de bois.
Celui érigé à Limours-en-Hurepoix en 2003 suit ce modèle architectural et se situe dans le domaine de la métropole orthodoxe roumaine de l’Europe occidentale et méridionale. L’édifice se fait discret au milieu des arbres centenaires. Il impressionne néanmoins par sa capacité à dépayser. Son enveloppe boisée et ses peintures intérieures, chargées en dorure, apportent de la chaleur en ces lieux.
Une architecture somptueuse
« C’est la seule église orthodoxe roumaine en bois de France », précise Bogdan Grecu, diacre de la paroisse. Il n’existe que deux constructions comme celle-ci en dehors de la Roumanie, l’une à Genève, l’autre à New York. C’est dire la préciosité d’un tel monument dans le paysage essonnien. Le bois utilisé « a été apporté de Roumanie, pièce par pièce », puis monté sur place. La chapelle ne dispose pas d’une coupole, mais d’une tour et d’un clocher visibles depuis la place Aristide-Briand.
La somptuosité de l’église s’observe également en son sein. Des fresques « représentant des scènes de la vie du Christ » et des saints logent sur les murs et le plafond de la nef. Des passages des Évangiles en roumain et en français y figurent aussi. « Les fidèles plus âgés parlent le roumain, mais les fresques en français sont destinées aux générations futures », note Bogdan Grecu. Au fond de la nef, juste avant le sanctuaire réservé aux célébrants, une icône de la Vierge et une icône du Christ « invitent les croyants dans le royaume de Dieu ». La prédominance du doré « renvoie au feu brûlant et chaleureux de Dieu », décrypte le diacre.
Un lieu de culte important
Dans les années 1980, les Roumains ayant migré en France « prient dans des garages ». La construction d’un tel ouvrage apparaît comme une nécessité à la fin des années 1990. À Limours-en-Hurepoix, dans une maison de 1905 du boulevard du Général-Leclerc, une communauté monastique orthodoxe s’établit en 2001. Trois évêques et dix sœurs habitent les lieux. « Le bâtiment appartient à l’ambassade de Roumanie, acheté entre les deux guerres », informe Bogdan Grecu. Deux ans plus tard, le métropolite Joseph [archevêque de l’Église orthodoxe, N.D.L.R.] pose la première pierre de l’église et les fresques sont achevées en 2009.
Chaque messe du dimanche accueille aujourd’hui « entre 150 et 200 fidèles », principalement essonniens, même si l’archevêché regroupe les territoires de la France, de la Belgique, de la Suisse, des Pays-Bas, de la Grande-Bretagne, de l’Irlande et de l’Islande. Quelques milliers de pratiquants se réunissent à l’occasion de Pâques et de la Pentecôte. L’église n’est pas assez grande, alors les fidèles prennent place dans le parc de la métropole. Le lieu attire aussi des touristes roumains en visite à Paris, des randonneurs de la région et de toute l’Europe occidentale.
En pratique :
Église de la Synaxe-de-la-Mère-de-Dieu à Limours-en-Hurepoix ; ouverte du lundi au vendredi de 10h30 à 12 heures et de 14 heures à 17 heures, le samedi de 10h30 à 19 heures et le dimanche de 9h30 à 19 heures, gratuit.
