La cathédrale de la Résurrection, l’hôtel de ville, la villa Charles-Delescluze… l’architecture de la ville d’Évry-Courcouronnes est en constante évolution. Plusieurs de ses sites sont particulièrement édifiants.
Évry-Courcouronnes est une ville étonnante. Née dans les années 1960, elle est devenue préfecture de l’Essonne une décennie plus tard. Elle a aussi été ville nouvelle, mais ne l’est plus depuis 20 ans. Au fil du temps, la commune de 66 106 habitants (chiffres de l’INSEE en 2020) s’est agrandie et métamorphosée. Son architecture en perpétuel mouvement a récemment fait l’objet d’une exposition. Six lieux emblématiques récompensés par le label “Architecture contemporaine remarquable” attirent tout particulièrement l’attention, et permettent de jeter un regard neuf sur ce terrain d’expérimentation urbaine.
La gare
La gare d’Évry-Courcouronnes témoigne de la politique architecturale des villes nouvelles dans les années 1970 : rendre le territoire accessible et pratique. Inaugurée en 1975 et dessinée par Bernard Hamburger pour la société Area, elle a une capacité d’accueil de 300 000 usagers par jour.
Une tour droite et orangée jouxte l’entrée principale et élance l’ensemble, fait de verre et de métal. Son horloge épurée s’accorde avec la modernité de l’édifice. La gare a été pensée pour faire la jonction entre le centre commercial de l’Agora, situé à l’arrière, et le cœur de ville, une centaine de mètres devant l’entrée de la station.
La place des Droits-de-l’Homme-et-du-citoyen
C’est une place qui n’a pas son pareil en Essonne, la place des Droits-de-l’Homme-et-du-citoyen. Elle héberge l’hôtel de ville, la cathédrale de la Résurrection, ainsi que la Chambre de commerce et de l’industrie, dans un même style monumental de briques rouges.
Cette concentration des pouvoirs civiques, économiques et religieux démontre ainsi l’importance et l’attractivité d’Évry-Courcouronnes en Essonne. Cependant, la construction la plus notable reste la cathédrale, imaginée par Mario Botta sous la forme d’un cylindre coupé et surmonté de 24 tilleuls, symbole du temps.
La mosquée
À dix minutes à pieds de l’église catholique se dresse la mosquée, signe que les communautés religieuses évryennes vivent les unes à côté des autres. Les fidèles musulmans la découvrent en 1994. Conçue par Henri Baudot, elle demeure l’une des plus grandes mosquées de France, pouvant recevoir jusqu’à 5 000 croyants.
Son apparence extérieure impressionne par la précision des ornementations, pourtant peu nombreuses, et par son minaret finement décoré. L’idée est de permettre aux pratiquants d’avoir un lieu digne dans cette ville multiculturelle et multiconfessionnelle.
Les Pyramides
Les Pyramides font partie des premiers ensembles d’hébergement bâtis à Évry-Courcouronnes. Une équipe pluridisciplinaire pense ce projet appelé Évry 1 et inauguré en 1972. Le but est d’optimiser la circulation piétonne et d’offrir à chaque logement de l’espace, voire une terrasse.
Chacun félicite ce programme de ville-village, novateur pour l’époque, dont les maquettes sont exposées au Grand Palais à Paris. De nouvelles problématiques urbaines de concentration des populations heurtent l’idéalisme des architectes, forçant la municipalité à remodeler son paysage.
La villa Charles-Delescluze
Presque cachée et excentrée du centre-ville d’Évry-Courcouronnes, la villa Charles-Delescluze est inaugurée dix ans après les Pyramides, en 1982, et s’en détache nettement. L’architecte Alain Sarfati élabore des immeubles à deux étages, plus modestes, mais tout aussi originaux.
Des escaliers en spirale à l’extérieur mènent aux différents appartements. Des petits chapeaux de verre, semblable à des parapluies, les surmontent et leur donnent un surplus excentrique. Ce mélange des matières et la proximité voulue entre les résidents confèrent à cet ensemble un charme immédiat.
La rue Henri-Rochefort
Non loin de là, un quartier très résidentiel semble revenir à des préoccupations anciennes de mitoyenneté et d’efficacité. Jean-Pierre Watel crée des maisons mitoyennes en briques, qui renouent avec l’architecture des bassins miniers du nord de la France.
Les parkings, seules voies d’entrées dans les logements, abritent les véhicules et les intègrent aux habitations. Ils ornent la rue Henri-Rochefort, très tranquille avec des espaces de verdure et des rues étroites. En contraste avec sa réputation, Évry-Courcouronnes dévoile un nouveau visage, en revenant à des architectures plus conviviales et plus humaines.
En pratique :
Accès en RER D à la gare d’Évry-Courcouronnes ou Tram T12.